Dans son dernier ouvrage, intitulé « La riposte – Pour en finir avec les miroirs aux alouettes » (Editions Autrement, août 2018), Philippe Meirieu nous livre un point de vue tout à fait élogieux sur la gestion mentale et son fondateur : « On peut aussi relire les ouvrages d’Antoine de La Garanderie, trop souvent caricaturé, alors que ses travaux, mobilisant l’approche phénoménologique, proposent des pistes fort intéressantes sur l’articulation entre le projet d’un sujet et la construction de ses images mentales » (p.190).

Se présentant comme un plaidoyer en faveur d’une véritable autonomie de la réflexion pédagogique, ce livre propose un tour d’horizon passionnant de ses fondamentaux. Pour Philippe Meirieu, la pédagogie doit être définie par trois paramètres essentiels : des finalités (aujourd’hui largement occultées selon lui par la neuropédagogie et la vogue des neurosciences), des connaissances et des outils.

Parmi les connaissances d’appui nécessaires à une authentique réflexion pédagogique, il sélectionne en particulier la psychologie du développement, l’analyse institutionnelle et l’approche phénoménologique, à laquelle il accorde une importance inédite jusque là dans sa pensée : « On voit à quel point cette conception du sujet peut nous aider à comprendre tout à la fois ce qui enferme un individu dans une représentation de lui-même et ce qui lui permet de se remettre en jeu et de se dépasser » (p.190).

Nous ne pouvons que nous réjouir de cette évolution du regard porté par l’un des plus grands pédagogues de notre temps sur la gestion mentale et l’oeuvre d’Antoine de La Garanderie.